Le culte du Yam commence par une cérémonie appelée « souffler sur les Yam » et finit par un échange cérémonial. Des échanges de Yam se font avec d’autres villages symboliquement appelé «souffle de vie» afin d’assurer une récolte réussie. Après cette cérémonie, les hommes observent une série de tabous dont notamment sur certains aliments qui leur deviennent interdits pendant un certain temps. Ils s’abstiennent également de toutes relations sexuelles afin de ne pas compromettre la croissance des Yam. Symboliquement, la culture des longs Yam est considérée comme la procréation d’enfants faite par les hommes. Si un Yam est droit, il est considéré comme mâle, et s’il a des protubérances, il est considéré comme femelle.
Pendant la saison de la croissance qui dure 5 mois, un homme passe tout son temps dans les jardins en prenant soin des Yam et en exécutant des rituels spéciaux, hors de la vue des femmes et des jeunes non-initiés, pour encourager leur croissance. Ces végétaux exigent de la tranquillité et possèdent un esprit qui pourrait sentir toutes les émotions fortes. En tant que tel, les conflits, les combats et la chasse sont interdits pendant la saison de croissance.
Les long Yams ne sont pas destinées à la consommation, mais aux échanges cérémoniels. Les hommes d’Abelam les cultivent en étant en concurrence avec leurs partenaires des villages voisins concernant la taille que les Yam peuvent atteindre. Lors de la cérémonie, ils donnent leur plus long Yam à leurs partenaires d’échange qui vont s’efforcer de faire croître un Yam encore plus long pour la prochaine fois. Bien que les échanges de ce végétal sacré soient très compétitifs, ils conduisent parfois à des affrontements, mais ils favorisent les liens étroits entre villages et facilitent la sélection des meilleures Yam sur les terres d’Abelam.
Les Abelam sont réputés pour leurs remarquables maisons aux esprits que seuls les hommes peuvent utiliser et connu sous le nom de korambo. Les Korambo sont des maisons de forme triangulaires, inclinées vers l’avant, de 30 mètres de haut, avec des façades peintes aux couleurs vives et avec de grands visages associés aux esprits Ngwalndu. Les maisons Korambo sont utilisées pour des réunions spéciales entre villageois, les cérémonies (amei), culte du Yam et la cérémonie d’initiation masculine. Pendant l’initiation masculine, les anciens du village appelés « Gual » préparent les jeunes garçons à devenir des hommes forts, et leur enseignent la magie et les compétences pour faire pousser les longs Yam.
Les dots de mariage (dot de la mariée) ont également lieu devant le korambo. Les Abelam accordent la liberté de choix aux femmes pour le mariage, à moins que les familles ne s’oppose à cette union. Pour la dot de la mariée, de très gros anneaux en coquillages sont donnés à la famille de la mariée mais de nos jours c’est plus avec de l’argent que la dot est payée. Le paiement peut être substitué en donnant au moins un enfant à la tribu de l’épouse. En l’absence de la dot la mariée, l’homme avec sa famille ira vivre sur la terre de son beau-père afin de l’aider dans les tâches quotidiennes.