
Randonnée à la Cabane d’Orny garantit un sentiment d‘émerveillement et représente une bonne introduction au monde alpin. Située en face du glacier d’Orny et entourée de sommets enneigés, la cabane offre un panorama splendide.
Départ pour la Cabane d’Orny en Valais
« Nous avons des familles qui viennent avec leurs enfants, » nous répond la personne au téléphone quand nous nous renseignons sur la difficulté de la randonnée. C’est décidé, ce week-end nous partons en Valais à la Cabane d’Orny. Trois amis nous rejoignent, dont un couple qui n’a jamais fait de vraies randonnées en montagne.
« Vous avez un sac de couchage ? Achetez-en, » Olga donne les derniers conseils avant le départ. « Surtout n’oubliez pas de prendre des vestes chaudes. Malgré la chaleur en plaine, il peut vite faire froid en montagne, » nous nous assurons sur les points essentiels avec nos amis afin que la randonnée se passe bien.
Départ de Genève. Nous vérifions encore une fois que nos amis ne manquent de rien. « Vous n’avez pas oublié vos vestes, non ? » vérifie Olga. Apparemment tout est tout bon, et nous partons direction Valais.
Randonnée de Champex-Lac à la Cabane d’Orny
Une fois arrivés à Champex-Lac et que la voiture est garée, nous visitons le village et nous nous attardons un peu près du lac avant de progresser vers les sommets.
Depuis Champex-Lac nous avons deux choix – atteindre la Cabane d’Orny en prenant le télésiège de la Breya ou entièrement à pied. Errol propose d’y aller à pied, sans prendre le télésiège. Grave erreur que nous ne savons pas encore…
Nous commençons la montée depuis Champex-Lac qui se revèle longue et monotone, sans trop d’intérêt si ce n’est pour se mettre en chauffe – la montée se fait sous la ligne du télésiège, entre les mélèzes.
Une fois arrivés à la station supérieure de La Breya où se trouve le restaurant, nous commençons la montée pour la Cabane d’Orny. Nous empruntons le sentier situé au-dessus de la Combe d’Orny. Le chemin débute en pente douce et durant la première heure nous ne gagnons que peu d’altitude.
Le sentier devient très étroit, avec des pentes très raides, et le vide est très marqué. Certains passages demandent une véritable habilité, et certaines parmi nous n’apprécient pas trop le vide et les passages étroits. Ce chemin est une introduction au monde alpin – quelques passages sont munis de chaînes pour s’agripper.
Sur notre chemin nous croisons des groupes de grimpeurs venus escalader les voies tracées dans la falaise, avec des piolets et des crampons attachés sur leurs sacs. Nous pensons être les seuls à ne pas porter ce genre d’équipement.
La vue s’ouvre, mais le ciel se ferme.
Au fur et à mesure que nous avançons, le temps se dégrade. La brume arrive peu à peu, et bientôt la visibilité n’est plus très bonne. Un bel orage nous arrive dessus.
La visibilité est presque zéro quand nous arrivons à un des passages avec les chaînes. Le chemin est trop étroit pour s’asseoir et il n’y a pas d’abris pour attendre que la tempête passe. Nous n’avons pas le choix, nous devons avancer.
Nous mettons nos polaires et nos vestes Gore-Tex. Notre amie met aussi sa “veste”… qui se relève être un shirt en coton à manches longues accompagné d’un plastique fin à mettre comme dernière couche.
La pluie nous met à l’épreuve. Nous sommes complètement trempés…. Certaines parmi nous ont plus froid que d’autres.
Olga aimerait bien immortaliser se moment mais la caméra n’arrive pas à faire le focus tellement la brume est épaisse. Nous continuons à marcher. Comme si le brouillard et l’orage ne suffisaient pas, une violente grêle arrive. Nos vestes nous protègent à peine.
Au bout de quelque temps de marche dans ces conditions, nos amis veulent rebrousser chemin. Par contre, nous ne savons pas si nous sommes plus proches de la Cabane d’Orny ou du point du départ. Nous appelons la Cabane d’Orny pour vérifier mais ils ne peuvent pas nous aider car nous ne pouvons pas dire où nous sommes exactement – quelque part dans les montagnes, sur le chemin, près du virage au gros cailloux… non cela n’aide pas vraiment.
Avec cette intempérie et ce froid, nous avons l’impression d’être vraiment perdus au milieu de nulle part. La personne au téléphone nous demande si nous avons des bâtons de marche. « Oui, » nous répondons un peu fières d’être bien équipés, en tout cas, une personne parmi nous, sans vraiment comprendre le pourquoi de la question. « Et bien, il faut vous en séparer… Le métal peut attirer la foudre, » nous informe catégoriquement la personne. C’est ce que nous faisons sur-le-champ. Par contre, nous mettrons du temps à retrouver l’amas de pierres qui les recouvres lors de notre retour…
Nous décidons d’avancer. Les éclaires sont très proches, le flash et le bang sont quasi instantanés. Très impressionnant !
La pente devient plus raide avant d’atteindre la moraine du glacier d’Orny. Toujours pas de cabane…
La visibilité est très réduite mais chaque pas compte. L’attente de voir la Cabane d’Orny sortir miraculeusement du brouillard donne cette impression que le temps est plus long, que la montée n’en finit pas.
Nous sommes fatigués, nous avons froid et sommes quelque peu désillusionnés de voir un jour cette cabane. On sent le désespoir chez nos amis… C’est leur première vraie randonnée. Peut-être la dernière aussi…
Mais heureusement cette montée est la dernière. Maintenant nous sommes assez proches pour apercevoir la silhouette de la cabane. Un grand soulagement.
Un dernier effort sur les quelques mètres à faire pour arriver à ce que nous pourrions appeler un véritable refuge pour rescapés.
Cabane d’Orny
Nous sommes bien accueillis ! Vu notre arrivée tardive, tout le monde a déjà mangé. Nous sommes trempés et transis mais heureux. On nous sert à manger et on nous donne un radiateur portable pour sécher nos habits et surtout pour nous réchauffer.
Le lendemain nous nous levons un peu tard, mais cela ne fait rien, la journée s’annonce belle. La majorité des gens sont déjà partis pour escalader les rochers en face. Nous les voyons de loin.
Nous ferons juste une petite excursion près du lac avant de nous préparer pour redescendre.
Située à 2’811m, la Cabane d’Orny se trouve dans un endroit magnifique, entre deux petits lacs et avec le glacier crevassé d’Orny directement en face. Une première cabane en pierres de 10 places a été construite en 1876, et en 1893 elle a été remplacée par une cabane en bois. La Cabane d‘Orny actuelle a été construite en 1975 150m plus haut et agrandie en 1985 avec une capacité d’accueil d’environ 80 personnes.
Après avoir admiré la Cabane d’Orny de jour et son panorama splendide, nous disons au revoir à nos hôtes et les remercions encore pour cet accueil.
Le retour s’effectue par le même chemin. Il ne faut pas s’attarder car le télésiège qui redescend jusqu’à Champex s’arrête aux environ de 17h. Cette fois-ci, nous le prendrons.
La randonnée à la Cabane d’Orny est une magnifique randonnée lorsque le temps est clément et quand on peut admirer le glacier d’Orny et le panorama des sommets alpins enneigés. Nous aimerions bien y retourner encore une fois.
Information pratique
Accès: La cabane d’Orny se trouve dans le canton du Valais en Suisse, dans le massif de Mont-Blanc. Située à 2’811m d’altitude, elle est accessible depuis Champex-Lac en prenant le télésiège de la Breya ou entièrement à pied par la Combe d’Orny.
Durée:
Randonnée à la Cabane d’Orny depuis Champex-Lac avec le télésiège de la Breya: 2h30
Randonnée à la Cabane d’Orny depuis Champex-Lac à pied par la Combe d’Orny: 4h30
Difficulté:
Randonnée depuis Champex avec le télésiège de la Breya: T3 (randonnée en montagne exigeante), avec environ 600m de dénivelé.
Randonnée depuis Champex-Lac par la Combe d’Orny: T3 (randonnée en montagne exigeante), avec environ 1’300m de dénivelé.
Logement:
La cabane d’Orny est ouverte toute l’année mais gardée seulement en été – de début juin à fin septembre.
Dortoirs avec matelas, oreillers et duvets à disposition.
Pour une question d’hygiène, tous les visiteurs doivent obligatoirement être munis d’un sac de couchage ou draps (“sacs à viande”) pour passer la nuit.
Réservations indispensables – demi-pension (repas du soir, nuitée, petit déjeuner).
Cabane d’Orny fait partie du Club Alpin Suisse (CAS), offrant des rabais à ses membres.
Information complémentaire:
Pour les randonneurs expérimentés, il est possible de continuer depuis la Cabane d’Orny à la Cabane du Trient, située à 3’170m, en contournant le lac derrière la Cabane d’Orny. Il a y des passages avec des névés et un passage avec une échelle.
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Écrit par ANYWAYINAWAY
Olga et Errol est le couple Russo-Suisse derrière ANYWAYINAWAY. Passionnés par la culture et les traditions, ils ont décidé de faire une pause dans leur carrière et d'explorer le monde avec l’intention de fournir de nouvelles perspectives à la compréhension des minorités ethniques, des coutumes, des traditions et des cultures. Ils montrent également de la beauté de notre planète et essaient de trouver quelque chose d'intéressant dans l'ordinaire.
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